mardi 19 janvier 2010

Haïti avant tout…

Il y aurait des dossiers régionaux à questionner comme toujours. Il faudrait oser quelques intrusions en ce début d’année auprès des acteurs locaux, mais il m’apparaît bien futile de souligner quelque faiblesse que ce soit ces temps-ci au regard du malheur qui frappe Haïti. L’heure ne devrait être pour tous qu’à la solidarité et au soutien financier de cette île maudite par la nature. Les images qui circulent figent mon esprit critique, tant il apparaît clairement que nous sommes dans cette part du monde privilégiée. Les reportages dès les premières heures sur Twitter et ensuite sur tous les grands réseaux portaient à vomir notre goût pour le luxe et l’aisance. Les infos qui affluent ont un goût de réminiscence d’adoption tant nous voudrions que ces mômes égarés soient choyés dans nos familles surprotégées.

Alors on oublie quelque peu que les libéraux se réjouissent qu’on ne parle plus d’enquête publique concernant la collusion dans la construction, que personne ici en région ne se lève pour relancer l’idée d’une salle de spectacle à la hauteur des attentes des artistes professionnels qui se lasseront à la longue de passer par Montmagny. Qui se soucie aujourd’hui que la vie politique fédérale est entre parenthèses sans opposition sérieuse aux conservateurs, que les mêmes conservateurs inonderont les régions sympathiques à leur cause avec notre argent dans les prochains mois pour espérer une majorité à la prochaine élection (à écouter Bernard Généreux, preuve est faite que les 3,5 millions pour la Grosse-île ne seront pas les derniers dans la région). Et qui pense le matin en se levant que la vie politique provinciale est elle aussi prisonnière d’un vieux schéma d’alternance et que les Québécois risquent d’être gouvernés un jour par Pauline Marois? Entre deux images d’horreur des rues de Port-au-Prince me vient une idée: si Jean Charest a été aussi tranchant envers le premier ministre Harper au sujet de leur divergence d’opinion sur la protection de l’environnement, est-ce parce qu’il vise encore un retour au palier fédéral pour fin de carrière?

Le monde va reprendre sous peu sa marche naturelle. Espérons qu’il n’oubliera pas les malheurs d’Haïti qui sont maintenant loin d’être passagers.

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