jeudi 3 septembre 2009

Que cachent nos élus ?

On savait déjà que les politiciens sont de parfaits menteurs dans bien des situations. Ils minimisent les déficits à venir, cachent les mauvais rendements des placements de l’État, nient les conflits d’intérêts même quand ils sont apparents. Tout ça pourquoi ? Parce qu’ils acceptent dans bien des cas d’institutionnaliser le mensonge pour gagner quelques votes de plus.

Le début de l’été a été marqué par des suspicions de « magouilles » en politique municipale à Montréal. Les derniers jours ont mis en lumière des participations d’un ministre provincial dans une compagnie obtenant des contrats de l’ État qu’il représente. Et parfois la ligne de conduite légale ou morale est difficile à définir puisque le premier ministre actuel défend aussi le fait que les élus doivent avoir une vie professionnelle et financière avant et après leur passage dans la sphère politique. Ce qui les amène parfois à jongler avec des réalités complexes et nouvelles pour le citoyen moyen.

Mais le mensonge ne fait-il pas parti de la vie politique ? Combien d’élus n’ont pas respecté les promesses électorales ? Combien d’élus ont menti sur leur état de santé au fil des ans ? Qui savait que les dernières années de son règne, François Mitterrand combattait un cancer ? Combien d’élus ont menti sur le statut marital réel ? Mitterrand encore lui, n’a-t-il pas entretenu des années durant une double vie avec femme et enfant dans les palais de la République ? Il semble que parfois pour la bonne cause sociale et électoraliste il faille passer par là.

Les temps changent. En France, Sarkozy a dévoilé quasi quotidiennement les déboires de son couple lorsqu’il s’est séparé de Cécilia et a alimenté sa passion avec Carla avec la même ferveur dans les médias. Il s’est aussi engagé dès sa campagne électorale à dévoiler son bulletin de santé régulièrement. Et comme on a vu cet été, le moindre petit malaise lors de son jogging est relaté illico presto dans les médias partout dans le monde. Il s’est fait élire sur un concept contraire au monde politique habituel en déclarant qu’il dira toute la vérité. L’ensemble des candidats à la dernière campagne présidentielle française ont aussi décliné leur situation financière et dressé un état précis de leurs actifs.

Le gouvernement Charest a un projet pour l’éthique au niveau municipal. Prendrons-nous alors connaissance dès les prochaines élections de la situation financière de nos élus municipaux ? Et s’aventureront-ils à mettre sur la table leur dernière batterie de tests ?

Yannick Patelli